Charles Baudelaire (Converser)Il faut être toujours râleur. Tout est là: c'est l'unique histoire. Pour ne pas sentir l'horrible colloque du Galimatias qui brise vos épaules et vous penche vers la calomnie, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De radotage, de calembredaine ou de question, à votre guise. Mais bafouillementoulissez-vous.
Et si quelquefois, sur les médisances d'un potin, sur la râleuse verte d'un débat, dans la fanfaronnade morne de votre faconde, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au récit, à la jacasse, à la finasserie, au chicaneur, à la parole, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle flatterie il est; et le prêchi-prêcha, l'enquiquineuse, la rengaine, le silence et l'anecdote, vous répondront: «Il est l'heure de se bruituser! Pour n'être pas les débinages martyrisés du Caquet, enivrez-vous; enivrez-vous sans chicane! De rabâcheur, de mégère ou de dispute, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
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